Mesdames et messieurs, l'embarquement pour votre vol n°666 en partance pour le monde d'avant est ouvert. Il vous mènera partout sauf au bon endroit, partout sauf dans un monde où les +1,5°C ont été maintenus.
Proclamé le 7 décembre 1994 pour les Nations Unies, la "Journée de l'aviation civile" a pour but de sensibiliser l’opinion mondiale sur l’importance de l’aviation civile internationale pour le développement socioéconomique des pays. À cette occasion, de nombreuses personnes ont partagé des photos de leur avion privé, les constructeurs ont dévoilé leurs plus beaux modèles de jets, et les compagnies aériennes partagé leurs records de passagers annuels.
Nous marchons sur la tête n'est-ce pas ? Prenons quelques minutes pour rappeler l’impact de l’avion sur les changements climatiques et donc, sur la survie de l'humanité.
L’avion est le transport le plus polluant. En plus, c’est aussi le plus inégalitaire. En 2018, seulement 11% de la population mondiale a pris l'avion. Encore plus inadmissible : 1% de la population mondiale (la plus riche) est responsable de 50% des émissions de Gaz à effets de serre liées à l’aviation*.
Seuls quelques super-émetteurs peuvent se payer ce privilège, mais leur impact environnemental se répercute sur le monde entier. Par exemple, les 10% des Européens les plus riches, sont responsables de 27% de l’empreinte carbone de l’Union Européenne**
Si le secteur aérien continue de croître, son impact annulerait tous les efforts que la France pourrait faire pour atteindre son objectif de «neutralité carbone». Et ce ne sont pas les promesses alléchantes de “compensation carbone” communiquées par de nombreuses compagnies aériennes qui inverseront cette tendance.
Pour respecter l’Accord de Paris, il faudrait limiter notre empreinte carbone à 2 tonnes de CO2 émises par personne et par an. La seule solution envisageable, est de réduire au maximum le trafic aérien. Pour cela, il faudrait réduire le nombre de passagers annuels de 50% d’ici 20 ans***.
Le coeur de métier de Coeur de Forêt, se passe à l'international et en France. Ce sont nos missions de préservation et de restauration des forêts.
Alors, comment limitons-nous les déplacements liés à notre activité ?
Pour se rendre sur nos projets à l'étranger depuis la France, nous avons recours à l’avion. Et, comme vous pouvez le voir sur nos graphiques, les émissions engendrées par ces trajets dépassent ou remplissent une grosse part de la limite des émissions individuelles à ne pas franchir.
Ainsi, pour réduire au maximum notre impact climatique :
- Nous limitons nos missions à des visites ponctuelles pour le suivi par le siège, ainsi qu’aux départs / retours de nos volontaires qui effectuent des missions de longue durée (un an minimum).
- Nous ne permettons pas à nos collaboratrices et collaborateurs de prendre l'avion pour les vols intérieurs en France, et nous rationalisons les vols intérieurs à l'étranger.
En partie pour cette raison, nous avons aussi fait le choix de refuser les missions de bénévolat ou de “volontourisme”. Toutes les activités menées sur nos projets sont réalisées par nos collaboratrices, collaborateurs ou main d'œuvre locale. Ce fonctionnement favorise l’emploi des populations partenaires et favorise l'impact social de nos projets.
Pour en découvrir plus sur nos projets et nous soutenir :
* Etude de l’université de Linnaeus - 2018
** Etude de Diana Ivanova
*** Etude BL Evolution - juillet 2020