Pourquoi trouve-t-on du crachat sur les plantes ? Le cas de la cicadelle écumeuse.
- Tiphanie David
- 8 juin
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 4 jours
Si vous vous êtes déjà promené au printemps dans une prairie un peu humide, vous avez peut-être remarqué de curieuses bulles de bave accrochées aux tiges de certaines plantes. Ces petits amas mousseux, souvent appelés crachat de coucou, intriguent petits et grands. Mais derrière ce phénomène se cache une petite créature bien organisée... et une plante indicatrice aux jolies fleurs roses : le Lychnis fleur de coucou (Silene flos-cuculi)
Le Lychnis fleur de coucou : une messagère des sols humides
Le Lychnis fleur de coucou (Silene flos-cuculi) est une plante vivace typique des prairies humides et des zones légèrement marécageuses. Sa floraison délicate aux pétales finement découpés d’un rose tendre égaie les paysages de mai à juillet. Elle n’apparaît que dans des milieux où le sol connaît, à un moment de l’année, un excès d’eau ou une saturation temporaire : un bon indicateur d’hydrométrie pour les naturalistes.
Son nom commun, « fleur de coucou », fait sans doute référence à la période de sa floraison, qui coïncide avec le retour du chant du coucou. Elle s’intègre dans un cortège végétal spécifique : un groupe de plantes adaptées aux mêmes conditions écologiques, généralement accompagné de nombreuses espèces d’insectes.
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Du crachat sur les plantes ou une stratégie de protection ingénieuse ?
Mais revenons à ces étranges bulles... Ce ne sont pas des excréments d’oiseau ni des résidus de pluie. Il s'agit en fait de la « pouponnière » d’un petit insecte : la cicadelle écumeuse, ou philaenus spumarius pour les intimes.
La larve de cette cicadelle se nourrit de la sève des plantes grâce à son rostre piqueur. En réaction à cette alimentation, et pour se protéger, elle produit une écume en mélangeant de l'air, de la salive et la sève ingérée. Ce mélange forme une mousse stable qui entoure la larve et la dissimule des prédateurs. Grâce à cette « bave », elle reste aussi hydratée, à l’abri de la chaleur et de la lumière directe.
Les prédateurs naturels comme les coccinelles ou certains oiseaux sont ainsi tenus à distance, trompés par cette substance peu appétissante. Une stratégie redoutable d'efficacité pour passer ses premiers stades de vie en toute sécurité.
Merci la cicadelle écumeuse pour cette scène de vie discrète mais fascinante
Ce simple détail, souvent ignoré des promeneurs, révèle pourtant toute la richesse des interactions entre végétaux, insectes et milieux naturels. Le Lychnis fleur de coucou, en plus d’indiquer un type de sol, offre gîte et couvert à de nombreux insectes – dont la fameuse cicadelle écumeuse.
Alors la prochaine fois que vous verrez un « crachat » suspendu à une tige de fleur, prenez le temps d’observer… la cohabitation naturelle.
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