Rapport Annuel 2021 : Projet Indonésie [2/2]
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  • Photo du rédacteurElisa Fauvernier

Rapport Annuel 2021 : Projet Indonésie [2/2]

Dernière mise à jour : 18 oct. 2022




Partie 2 : Appui des producteurs, valorisation et appui économique



Développer des cultures agroécologiques à meilleure valeur ajoutée


En 2021, les compétences du pôle Agronomie se sont nettement renforcées afin d’assurer une meilleure stratégie d’action sur les années à venir. Afin d’accompagner les populations locales vers des cultures avec de meilleures valeurs ajoutées et adaptées au contexte local, un nouveau responsable a été recruté pour le pôle Agronomie. Sa première mission a été de dessiner la réorientation progressive du projet d’appui vers l’agriculture.


Il a rédigé un rapport d’étonnement permettant de mieux structurer les modalités de culture du patchouli. En 2020, la culture de patchouli avait été définie comme culture principale avec celle de la vanille. Malgré des débouchés certains sur un marché très « normé » avec des prix moins évidents à faire évoluer à la hausse, les modèles de culture proposés sur le patchouli sont trop chronophages et pas assez suivis pour obtenir la qualité attendue. La production de patchouli reste intéressante, mais elle constituera désormais une culture secondaire et saisonnière. Elle s’intègrera donc au sein d’un système agroforestier plus élaboré et pourra être développée par les producteurs eux-mêmes appuyant leur autonomie. Les producteurs bénéficieront d’un programme d’appui global et réfléchi à l’échelle du système de culture de chaque producteur pour la mise en place de ces systèmes agroforestiers. Des essais agronomiques vont également être nécessaires pour y intégrer au mieux la culture du patchouli et définir les meilleures modalités d’association du patchouli avec des arbres. Au dernier semestre, le terrain d’un nouveau bénéficiaire situé à Tenga Tiba est d’ores et déjà devenue une parcelle pilote associant des arbres de rente (oud, muscade, cacao) au patchouli.


Amélioration des techniques de production


Plusieurs tests de fermentation ont été réalisés dans le processus de transformation de la masse verte de patchouli en huile essentielle. Pour cela, deux ferments ont été testés : le trichoderma et le rhizopus. Ces premiers essais ont montré que le trichoderma permettait d’augmenter le rendement en huile essentielle de la masse verte non séchée de 1,2%, en une heure de moins qu’avec les ferments habituels. Malgré tout, des analyses complémentaires en laboratoire doivent être faites pour vérifier si la qualité de l’huile essentielle produite correspond bien aux normes des marchés.


Une presse végétale a été commandée en Allemagne en fin d’année 2021. En attendant, un partenaire a accepté nous prêtée une presse de plus petit calibre, permettant de produire quelques huiles végétales.


En ce qui concerne la culture de vanille, un site vitrine a été mis en place sur la parcelle d’un des producteurs du groupement. Des producteurs y ont été formés à la préparation de leur propre parcelle et aux gestes de la plantation de vanille. Ce site vitrine a pour vocation à présenter et favoriser la diffusion de la culture de la vanille en système semi-intensif à proximité des maisons, en lui consacrant seulement une petite surface de terrain équivalente à 1 are. Ce site accueille également notre nouveau champs mère de vanille au sein de sa pépinière. Tous les plants de vanille y seront directement sélectionnés et préparés afin d’être distribués aux groupements de producteurs qui bénéficient de notre appui technique. Pour nos activités sur cette nouvelle parcelle, 150 lianes y ont été implantées sur 75 tuteurs.



Formation des producteurs


Deux nouveaux programmes de formation à la culture du patchouli et de la vanille ont été finalisés au premier semestre. Avant d’être dispensés, ces programmes seront complétés en 2022 en fonction de la réorientation nouvelle des activités du projet.

Toutefois, une vingtaine de producteurs de patchouli ont déjà été formés à la préparation du terrain, l’implantation du patchouli puis à son entretien, taille, binage et pré-récolte.


Un groupe de 18 producteurs de vanille ont quant à eux été formés à la préparation du terrain et à son implantation avec 44 plants de vanille plantés en début d’année. Après avoir reçu une formation sur l’entretien et la pré-récolte / récolte, ils ont reçu une formation leur rappelant l’itinéraire technique à mener sur leur parcelle.

Enfin, 10 producteurs de galanga ont été formés sur 10 parcelles différentes selon les modèles d’implantation traditionnels, sous couvert forestier ou en agroforesterie.


Distribution et implantation auprès des producteurs


Après la mise en sachet de 3 000 boutures de patchouli en pépinière, un total de 1,5 hectares de patchouli a été implanté sur 12 parcelles différentes.


Sur le début et la fin de l’année 2021, 1 670 plants de vanille ont été distribués à 44 producteurs qui les ont plantés sur leur parcelle.


2 000 plants de galanga ont été distribués puis plantés par 10 producteurs appuyés début 2021. Après un suivi de croissance des plants, leur taux de reprise est estimé à 68%, ce qui pourra être amélioré par une plantation en début de saison des pluies.




Valorisation, appui économique


Cette année, la production de vanille a largement augmenté. Les producteurs ont acheté et transformé 156,6 kg de vanille verte, ce qui aura permis la production finale de 30 kg de vanille séchée. En parallèle, 17,5 tonnes de masse verte de patchouli achetés auront été transformés en 70 kg d’huile essentielle soit plus de 30 kg supplémentaires en comparaison avec l’année 2020. Les producteurs de galanga ont quant à eux récolté 15 kg de masse verte, 106 kg de masse verte de combava achetées ont été transformés en 0,6 kg d’huile essentielle et 300 kg de masse verte de Citronnelle de Java également achetées ont fourni 1,52 kg d’huile essentielle.


A tout cela s’ajoute la production de « cascara » (Coffea arabica), de corn skin (Zea mays), feuilles de lemongrass, poivre long de Java et de farine d’Entada phaseoloides.


Grâce à ces productions, plusieurs nouveaux produits transformés ont vu le jour (une nouvelle gamme de savon au Moringa et une gamme de savons au café) et viennent s’inscrire dans le développement de la gamme avec ses 11 produits à destination du marché local.


Obtention autorisations BPOM


Afin de pouvoir commercialiser les produits cosmétiques nécessitant une autorisation et les diffuser plus largement, nous avons effectué une demande auprès de l’Agence indonésienne de Contrôle des Aliments et des Médicaments de Jakarta. Le plan final du laboratoire a été validé et toutes les modifications demandées ont été réalisées. En parallèle, divers documents ont été préparés afin d’obtenir le certificat “CPKB qui permet d’assurer les bonnes pratiques de fabrication des produits cosmétiques commercialisés.


Développement commercial équitable


Afin d’augmenter les ventes des produits développés sur le projet, une nouvelle stratégie de vente a été mis en place auprès d’agents situés sur des zones stratégiques : Mbay, Bajawa, Labuanbajo et Kupang. De plus, de nombreuses publications et publicités ont été diffusés sur les réseaux sociaux. Cette stratégie a été récompensée par l’augmentation significative des ventes pour les mois d’août et septembre.


Deux nouveaux relais de revente ont été mis en place dans la ville de Labuan Bajo. Ces deux boutiques sont dénommées : Cocomama et New Eden Florès.


Plusieurs denrées ont également été exportées. Au total, 23,5 kilogrammes de vanille ont été exportés, dont une partie pour partager la vanille du projet dans le cadre des campagnes de crowdfunding organisées par Cœur de Forêt auprès de ses donateurs et mécènes. Dans l’année, 80 kg de Patchouli ont également été exportés en France présageant de bons résultats de vente dans le futur.


Pour plus d'informations sur le projet :



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