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  • Photo du rédacteurAlice Gontier

[Rapport Annuel] Bilan 2019 - Projet Cameroun

Dernière mise à jour : 26 juin

Le Cameroun constitue l’un des pays les plus dynamiques du point de vue économique en Afrique. Les infrastructures et les échanges commerciaux avec l’extérieur ne cessent de croître, un développement faisant progressivement émerger une classe moyenne, principalement concentrée dans les villes. Ce développement s’accompagne d’une croissance des inégalités géographiques et de niveaux de vie. En effet, le Cameroun connaît toujours en 2013 un Indice de Développement Humain (IDH) relativement faible de 0.504, le classant au 152e rang sur 184 pays.

Dans un pays en développement où près de 20% de la population active vit de l’agriculture et de l’exploitation forestière, le Cameroun connait une pression environnementale liée à son développement économique. Malgré la mise en place de sites protégés à l’instar de la réserve du Dja à l’est du Cameroun, la déforestation accuse encore un taux de 0.6% de la surface boisée par an. L’explosion démographique des dernières décennies, l’exploitation intensive pour l’huile de palme font peser une lourde pression sur les ressources naturelles, ne leur permettant pas de se renouveler : perte de biodiversité, baisse de la fertilité des sols etc...

Pouma, le lieu actuel du projet, est situé en zone rurale le long de l’axe principal de communication reliant la capitale administrative Yaoundé, à la capitale économique Douala. Située en zone tropicale, la région est propice au développement de diverses cultures : cacao, palmier à huile, fruits, pêche fluviale. Faute de moyens et structuration, les filières des arbres à huiles et épices sont sous-valorisées.

Depuis 2010, l’association Cœur de Forêt s’est associée à une vingtaine de producteurs situés aux alentours de la petite ville de Pouma et les a appuyés dans la structuration d’une coopérative (SOCOCOFOSA – Société Coopérative Cœur de Forêt Sanaga) afin de répondre à leurs attentes : préserver les forêts tout en exploitant rationnellement ses ressources, et générer des revenus de manière durable aux populations qui en dépendent. 76 235 arbres ont été plantés en respectant le ratio 70% de fruitiers et 30% de forestiers dont 10% de Moabi. En les accompagnant vers des campagnes de reforestation agroforestières menant à une diversification des productions, en mettant à disposition des infrastructures et moyens de transformation des produits forestiers non-ligneux (alambic, presse végétale, hangar de séchage), l’association Cœur de Forêt a amorcé un développement rural local garantissant la durabilité des ressources naturelles.


NOS ACTIONS SUR L’ANNÉE 2019

PLANTATIONS

Mise en pépinière et campagne de plantation

Depuis plusieurs années, la coopérative SOCOCOFOSA gère en autonomie les activités développées sur le projet. En 2019, les 20 producteurs membres ont ainsi planté 6015 arbres de 8 essences différentes jusqu’au 31 Août 2019. Les essences forestières comptent 370 Bitakola (Garcinia kola), 75 Inga (Inga edulis), 370 Kolatier (Cola acuminata), 280 Mango (Mangifera indica), 280 Moabi (Baillonella toxipersma) et 370 Njansang (Ricinodendron heudelotii). Les espèces de fruitiers comptent, quant à elles, 4070 Cacao (Theobroma cacao) et 200 Ylang Ylang (Cananga odorata), soit une répartition de 71% d’arbres fruitiers pour 29% d’arbres forestiers. La pépinière des arbres fruitiers est centralisée sur le terrain de la coopérative, tandis que les pépinières de plants forestiers sont gérées directement par chaque planteur. Les 2 semaines suivant la fin des plantations ont été consacrées au contrôle des plantations et au relevé GPS des parcelles.


Implantation et développement de la parcelle coopérative

Un champ commun d’1 hectare est loué au nom de la coopérative SOCOCOFOSA. Cet espace agricole accueille une bonne diversité d’espèces de rente. Ainsi, 2500 m² sont dédiés à la culture de la citronnelle. Elle sera destinée, tout comme le basilic africain, à être distillée en huile essentielle. 700 bananiers plantain sont présents, avec 250 pieds déjà en production, dont les fruits seront vendus bruts. Des pistaches (sorte de courge et non pas la pistache qu’on consomme séchée en apéritif) sont quant à elles destinées à être pressées pour la production d’huile végétale. Du Macabo (tubercule, sorte de pomme de terre) y est cultivé pour être vendu comme légume brut. Enfin du piment en culture rotative y est également produit pour être séché.


légende :

1. Feuillage pour la production d’emballages / 2. Champ de citronnelle / 3. Fruits de piments en production sur le champ coopératif / 4. Pépinière de cacaoyer avant plantation / 5. Pépinière avec jeunes plants de cacao avant plantation / 6. Branche d’Ylang Ylang avec boutons floraux et feuilles / 7. Jeune cacaoyer avec cabosse en formation / 8. Parcelle de la coopérative SOCOCOFOSA avant plantation


PRODUCTION & VALORISATIONS

L’alambic a été réinstallé et est opérationnel pour la production d’huiles essentielles. Depuis début 2019, une pompe bélier hydraulique a été installée pour faciliter l’approvisionnement en eau de l’alambic. Ce système de pompe ne nécessite aucune alimentation électrique, elle fonctionne de manière mécanique. Grâce à la force de l’eau, et un jeu de valves, le système permet la montée de l’eau dans un réservoir de 2000 L. Cette masse d’eau ainsi stockée permet d’approvisionner l’élément réfrigérant de l’alambic lors des distillations. Il a également été installé un robinet communautaire que tous les habitants peuvent utiliser pour accéder à l’eau, et un séchoir solaire pour la transformation du piment.

En 2019, la coopérative SOCOCOFOSA a produit différentes huiles essentielles pour un bilan de 10,5 L de citronnelle, 100 mL de basilic africain et 100 mL de feuilles de citron. 73 L d’huile végétale de Coprah ont été pressés. Sur le 2nd semestre, l’huile végétale de Coprah a été vendue avec une moyenne de 10 L par mois à Yaoundé et Douala. Une forte sollicitation est apparue pour le tourteau de Coprah (résidu de pressage de la production d’huile végétale) avec la demande de 40 Kg par semaine pour une porcherie située à Pouma. Concernant le piment, la situation est bien différente, avec une offre importante actuellement, le marché est saturé et les prix de vente ont donc tendance à chuter. Face à cette situation, la coopérative a décidé de sécher les piments pour pouvoir les proposer à la vente en contre-saison à un prix plus élevé. La culture de pistache (courge) a permis de récolter 157 kg de graines, dont 78 Kg pressés pour l’obtention de 13 L d’huile végétale.

La définition de nouveaux emballages et étiquettes a été initiée et la coopérative a participé au salon agrobusiness de Yaoundé du 1er au 7 juillet 2019. Ils y ont tenu un stand et présenté l’intégralité de leur production. Le réseau commercial se développe bien, même s’il a été légèrement freiné par la panne du transformateur du village de Pouma durant le second semestre 2019.


légende :

1. Réunion des membres de la coopérative SOCOCOFOSA / 2. Piments récoltés pour récupération des semences / 3. Séchoir installé sur la coopérative / 4. Stand de la coopérative SOCOCOFOSA au salon Agrobusiness SIALY 2019 de Yaoundé / 5. Masse verte de citronnelle découpée avant distillation / 6. Alambic de production en cours de distillation / 7. Découpage des fruits de pistache (courge) après récolte / 8. Cabosses de cacao après récolte



Télécharger le rapport annuel en PDF (et découvrez des infos inédites non retranscrites dans l'article) :



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