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Photo du rédacteurAlice Gontier

La peste à Madagascar : pourquoi réapparait-elle ?

Dernière mise à jour : 28 juin


Pour la plupart d'entre-nous, la « peste » évoque certainement des temps médiévaux ou lointains... Mais aujourd'hui encore, des pays comme Madagascar sont touchés, presque chaque année, par cette maladie infectieuse. Depuis l'été 2017, la peste y a fait plus d'une centaine de morts. Si l'épidémie semble être terminée, ce phénomène nous rappelle à quel point les communautés malgaches sont vulnérables face à des maladies comme celle-ci.

UNE MALADIE SOCIALE

Transmise par un rongeur porteur de la bactérie via une piqûre de puce infectée (dans le cas de la peste bubonique) ou par inhalation de particules émanant d'un malade (peste pulmonaire), la peste est une maladie mortelle si elle n'est pas prise en charge à temps. Qualifiée de maladie « sociale » par le Docteur Rogier, directeur de l'unité de la peste de l'Institut Pasteur de Madagascar, la peste est en effet une maladie de la pauvreté.

Les problèmes d’assainissement et les conditions d'hygiène constituent un réel défi pour la Grande Île : 60 % de la population n'a pas accès à l'eau potable, un Malgache sur trois n'a pas de latrines, les services de santé sont débordés ou sommaires... De plus, le problème de gestion des ordures dans les zones urbaines favorise la prolifération des rats porteurs de la peste.

UNE MIGRATION « FORCÉE » DES ANIMAUX

Mais d'où viennent ces rats ? Selon Céline Seignon-Kandissounon, représentante de l'OMS à Madagascar, le pays est victime d'une déforestation massive, qui pousse les rongeurs à quitter leur habitat naturel et à migrer vers les villes.

D'autres bactéries et virus comme Ebola, Nipah ou Hendra, se propagent de la même manière. En 2014, Jean-François Guégan, directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le développement (IRD), et spécialiste des liens entre environnements et épidémies expliquait que l'émergence de l'épidémie d'Ebola en Afrique pouvait être liée, entre autre, à la déforestation. Dans ce cas, ce n'étaient pas des rats qui amenaient la maladie, mais des chauves-souris. Forcés de quitter leur habitat traditionnel et de se rapprocher des villages, ces mammifères transmettaient le virus à grande échelle.

UNE SENSIBILISATION DU PUBLIC EST ESSENTIELLE

Alors que faut-il faire ? Dans un premier temps, il apparaît nécessaire d'informer les communautés sur les maladies, les modes de contagion, les symptômes ou encore les traitements possibles. Il est aussi important de les sensibiliser sur les problèmes environnementaux, sur les ravages qu'entraînent les feux de brousse et la déforestation et sur le lien entre santé publique et santé de l'environnement.

  • « À Madagascar, l’épidémie de peste pulmonaire ne sévit plus dans les zones urbaines », Laure VERNEAU, 28/11/2017, lemonde.fr

  • « Épidémie d’Ebola : la déforestation en cause », Laetitia VAN EECKHOUT, 04/11/14 , lemonde.fr

  • « Épidémie de peste à Madagascar: le bilan s’alourdit », Cécile THIBERT, 05/10/2017, sante.lefigaro.fr

  • « Informations et recommandations de l’OMS concernant la peste à Madagascar », Dernière modification le 13/10/2017, mg.ambafrance.org

  • « La peste, une maladie du passé qui hante toujours le monde moderne », Camille BELSOEUR, 10/09/2015, slate.fr

  • « Madagascar. Sur la Grande Île, la peste, symptôme de la misère », Rosa MOUSSAOUI, Septembre 2017, humanite.fr

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