3 faits sur la mésange bleue, sentinelle de la bonne santé de nos forêts feuillues
- Tiphanie David
- il y a 12 minutes
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La mésange bleue, oiseau familier et emblématique de nos jardins et forêts. Quel rôle ce petit être aux multiples couleurs nous cache-t-il ?
Une petite boule de plumes haute en couleur

Une apparence vive et reconnaissable
Beaucoup d’entre vous la connaissent ! Mais oui, souvenez-vous : cet hiver, autour de votre mangeoire, cette petite boule jaune et bleue toute ébouriffée venait picorer les graines de tournesol, qu’elle décortiquait habilement pour en extraire l’amande. Souvent comparée aux oiseaux exotiques éclatants, la mésange bleue n’a rien à leur envier. Sa tête est coiffée d’une calotte bleu turquoise, son front et les côtés de sa tête sont d’un blanc pur, traversés par une bande noire au niveau des yeux. Sa poitrine jaune pâle contraste avec un manteau vert nuancé de jaune, et ses ailes déploient un élégant camaïeu de bleus.
Une vie rythmée par les saisons
Dès le retour du printemps, fini le self-service de graines ! La mésange bleue part en quête d’un congénère et d’un lieu propice pour élever sa nichée.
La mésange trouve son optimum dans les forêts feuillues, surtout dans les chênaies. C’est une espèce dîtes cavernicole secondaire, elle dépend des trous creusés par les pics dans les troncs d’arbres : ces cavités leur servent ensuite de nid.
Un excellent indicateur de la qualité écologique des forêts

Un lien fort avec les micro-habitats forestiers
De nombreuses études scientifiques sur les cortèges d’oiseaux forestiers montrent que la densité de mésanges bleues augmente significativement là où l’on trouve des loges de pics.
Ces micro-habitats sont donc essentiels à sa présence. Bien qu’elle soit parfois qualifiée de généraliste, la mésange bleue reste un excellent indicateur de la qualité d’un écosystème forestier. Sa présence abondante témoigne de la richesse en niches écologiques, en nourriture, et de la bonne structuration du milieu.
Une alliée précieuse pour l’équilibre écologique

Autre critère essentiel : l’abondance de nourriture. Oui, chez la mésange bleue, on aime les familles nombreuses et l’on peut retrouver jusqu’à 13 œufs par couvée, ce qui nécessite un garde-manger bien rempli. Elle trouve dans la forêt feuillue graines, insectes et surtout chenilles, qui composent le régime alimentaire de ses oisillons. Elle joue ainsi un rôle actif dans la régulation des populations d’insectes, limitant les pullulations et contribuant à l’équilibre naturel des forêts.
Les études menées par Cœur de Forêt confirment ce rôle d’indicateur
Entre 2021 et 2024, Frantz Veillé, coordinateur technique pour Cœur de Forêt, a mené des études ornithologiques dans l’ouest des forêts du Lot. Ces recherches ont mis en évidence un fait : la mésange bleue est une espèce indicatrice de chênaies bien constituées. Le lien entre présence de loges de pics et abondance de mésanges est confirmé, ce qui corrobore l’idée que la mésange bleue est un excellent bio-indicateur de la qualité du peuplement forestier. Là où la structure forestière est diversifiée, où les arbres morts ou sénescents sont conservés, elle s’installe durablement.
Pour aller plus loin
Pour les passionnés qui souhaitent approfondir leurs connaissances, nous recommandons la lecture de l’ouvrage La mésange et la chenille - 50 ans d’enquête évolutive, publié chez Actes Sud (parution : 12 mars 2025), coécrit par Jacques Blondel, Philippe Perret, Claire Doutrelant et Anne Charmantier.
Agissez à nos côtés pour les oiseaux et les forêts !
Chez Cœur de Forêt, nous sommes convaincus que la protection forestière et avifaune sont corrélés. Nos études sur l’avifaune, comme celle menée dans le Lot, permettent de mieux comprendre l’état des écosystèmes et d’orienter nos actions de conservation.
Vous aussi participez à cette préservation en participant à notre campagne de protection des forêts françaises