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Comment éviter les coupes forestières intensives ? Cœur de Forêt mise sur l’anticipation et l’irrégularisation.

  • Photo du rédacteur: Elisa Fauvernier
    Elisa Fauvernier
  • 1 avr.
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 3 avr.

Derrière chaque coupe d’arbres, il y a un propriétaire forestier qui a dit « oui ». Et chez Cœur de Forêt, c’est sur ce « oui » que nous souhaitons agir : questionner, sensibiliser, proposer des alternatives. Il n’existe pas de solution unique. Observer, s’adapter et faire confiance à la Nature sont des clés essentielles.


Au mois de mars, Charlotte Meyrueis, directrice de notre association, s’est rendue sur notre projet France pour suivre les dernières activités réalisées sur le terrain. Lors de sa visite, elle a été confrontée à deux coupes intensives, à quelques mètres d’écart.

 

Deux exemples de coupes intensives et leurs impacts



Sur ce premier visuel, une coupe de taillis de châtaigniers. Ici, cette coupe est plutôt née d’une habitude, un réflexe. Généralement, les taillis de châtaigniers sont récoltés en une seule fois tous les 30 à 50 ans. Tout simplement, car cette coupe unique est plus simple à mettre en œuvre, et permet une grosse entrée d’argent en une fois.


Sur cette deuxième photographie, une coupe de douglas dépérissant. Ici, les arbres ont été fragilisés par la sécheresse et l’intensification du changement climatique. Devant tous ces arbres mourants, le propriétaire a choisi de réaliser une coupe intégrale de son bosquet.


Cependant, ces coupes intensives sont violentes pour la forêt.

 

Comment éviter cette situation ? Comment faire autrement ?


La position de propriétaire forestier n’est pas simple. En tant que propriétaire, on doit faire des choix. En traçant le futur de son bois, c’est l’avenir d’une part de la biodiversité forestière française qui est mise en jeu. Cette responsabilité environnementale demande d’avoir des connaissances, de savoir se projeter sur le long terme, mais également d’être entourés d’entrepreneurs et de conseillers qui portent une vision d’une gestion sylvicole plus douce.


C’est là tout l’objectif de notre projet France Sud-Ouest. Dans le Lot, la Dordogne, l’Aveyron et le Tarn-et-Garonne, nos experts forestiers se positionnent comme des conseillers neutres qui aident les propriétaires à se projeter vers une gestion douce et irrégulière. Pour accompagner autrement et éviter de devoir réaliser des coupes rases de derniers recours, nous avons deux grands principes : l’irrégularisation et l’anticipation !





Nous intervenons avec des solutions concrètes :


Création de chemins : pour accéder dans la forêt, diriger des coupes plus minutieuses et permettre de sortir le bois par ces accès, sans perturber les sols de l'ensemble de la parcelle.


Marquage des arbres d’avenir : il s’agit d’identifier les arbres à conserver en priorité selon plusieurs critères. Des critères écologiques, comme privilégier des essences pour abriter une faune particulière, s'adapter au changement climatique et diversifier les essences. Des critères sociaux, en conservant les arbres auxquels le propriétaire et ses proches sont attachés. Mais également des critères économiques, en préservant des arbres qui pourront être valorisés dans des dizaines d’années.


Protection des jeunes pousses : nous favorisons la régénération naturelle des semis, qui pourront ainsi pousser plus vite et seront protégés des attaques de gibier par des filets.


Plantation pour enrichir la diversité des essences : cette action est réalisée en dernier recours, sur les parcelles où la régénération naturelle est trop faible ou peu adaptée.


Notre soutien financier peut couvrir jusqu’à 50 % du coût des travaux. Et dans certaines situations, notre appui ne se cantonne qu'à aider à coordonner les acteurs forestiers pour qu’ils trouvent un modèle viable et rentable sans devoir passer par des coupes intensives.


À court terme, cette approche peut sembler plus coûteuse et chronophage. Mais à long terme, elle renforce la résilience des forêts et crée une filière plus durable.


 

Le rôle clé des scieries


Une filière locale ne peut se développer sans intégrer les scieries, ces « espèces parapluie »  comme l’appelle Anthony Cheval (Coordinateur du projet) sont essentielles à l’écosystème forestier. Trop gourmandes, elles peuvent être destructrices. Mais bien intégrées, elles deviennent de précieuses alliées pour une exploitation respectueuse des forêts. C’est pourquoi nous travaillons avec plusieurs scieries mobiles et fixes pour qu’elles puissent s’adapter à la ressource locale et favoriser la régénération et résilience des forêts.


Notre plus belle réussite avec les scieries ? Le projet mené avec la scierie associative « Au Coin des Scieurs », portée par Philippe Petrau, la société Agrafeuil et engageant une richesse d’acteurs pour sensibiliser, structurer la filière locale et dynamiser l’économie du bois durable.


Vous aussi, soutenez des forêts moins régulières !


Notre vision et nos actions vous ont convaincu·e et vous avez envie de nous soutenir. Et si vous parrainiez un arbre sur notre projet France ? Faites un don et recevez en contrepartie un certificat de parrainage d’un arbre préservé en France. Un geste solidaire à garder ou à offrir à un proche.




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