Dernières données sur la perte de forêts par le Global Forest Watch : les volontés politiques et les solutions à l’échelle des communautés locales sont clés
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  • Photo du rédacteurAlice Gontier

Dernières données sur la perte de forêts par le Global Forest Watch : les volontés politiques et les solutions à l’échelle des communautés locales sont clés

La semaine dernière a été marquée par la publication de l'analyse 2023 sur les pertes de couverts forestiers mondiaux, grâce au travail exemplaire de Global Forest Watch et du World Resources Institute. Ces organisations fournissent des données précieuses pour comprendre les évolutions et les enjeux des forêts à l'échelle globale, nationale et régionale


3,7 millions d'hectares de forêts primaires disparus en 2023

Que nous disent ces chiffres ? 


En 2023, 3,7 millions d'hectares de forêts primaires ont été perdus au niveau mondial. Pour mettre ces chiffres en perspective, imaginez la disparition de dix terrains de football chaque minute ou la perte d'une surface équivalente à la Belgique chaque année. Quelle comparaison vous frappe le plus ?  


Même si le rythme a diminué de 9% par rapport à 2022, il est sensiblement le même que sur les années 2019 et 2021.  


Ce rapport du Global Forest Watch se concentre sur les pertes dans les tropiques. Et à raison !  96 % de la déforestation, ou de la destruction permanente de la couverture forestière par l’activité humaine a lieu dans les régions tropicales. Et dans ces régions, les forêts primaires, au sein desquelles l’activité humaine n’est pas perceptible, sont particulièrement importantes pour la biodiversité, le stockage du carbone et la régulation des effets du changement climatique.  

Nous ne devons pas occulter les autres écosystèmes menacés de la planète, mais l’ampleur et la rapidité de dégradation des forêts primaires tropicales nécessite une réaction générale et massive pour enrayer le phénomène.


La déforestation se déplace, exemple avec des images de feux en Bolivie

La déforestation se déplace 


Bien que la perte de forêts tropicales primaires n'ait pas diminué par rapport aux années précédentes, elle se reporte vers des régions encore dans l’angle mort des législations. La situation en Bolivie, aggravée par d'importants incendies en octobre 2023, en est un exemple frappant. Nous vous avions alerté sur cette situation, grâce au soutien de médias (RTBF et El Café Latino) et de nos équipes sur place.  


L'impact positif des politiques publiques 


Il est possible de combattre efficacement la déforestation, comme le montrent les progrès réalisés au Brésil et en Colombie. Une politique volontariste, favorisant la coopération transfrontalière, notamment dans les zones tropicales, est essentielle. Les pays importateurs doivent également prendre leurs responsabilités.  


Rappelons que l’Union Européenne est à l’origine de 16 % de la déforestation mondiale par le biais de ses importations (chiffres 2017). L’Europe est ainsi le deuxième destructeur de forêts tropicales derrière la Chine. Et, qu’elle a voté en 2023, avec prise d’effet au 1er janvier 2025, l’interdiction d’importer des produits issus de terres déboisées après 2020 pour les produits les plus à risque de déforestation : soja, viande bovine, huile de palme, bois, caoutchouc, cacao et café mais également des produits associés (cuir, ameublement, charbon de bois, papier…). Il faudra suivre avec attention les résultats effectifs de cette réglementation historique. 



Les communautés locales sont essentielles : exemple avec les bénéficiaires indonésiens formés à l'agroécologie sur notre projet Indonésie

Le rôle clé des communautés locales 


En Indonésie, la saison des incendies a été moins sévère que prévu, en partie grâce aux efforts de prévention menés par les communautés locales avec le soutien du gouvernement. Cela démontre l'importance cruciale de l'engagement des communautés, de la formation, de la sensibilisation, et du soutien financier et humain.  


Notre travail avec les communautés de l’Île de Florès le confirme. Avec la finalisation d’un diagnostic agraire sur les plateaux montagneux de Riung Barat et dans la commune de Nginamanu, nous confirmons l’importance capitale de co-construire les alternatives, les modèles agroforestiers notamment, avec les productrices et producteurs locaux. Pour rappel, 73% de la déforestation à travers le monde est dû à agriculture, avec 33% qui est dû plus spécifiquement à l’agriculture de subsistance, pratiquée par plusieurs millions de personnes sur la planète. Il faut les aider à sortir des modes de production délétères dont ils sont acteurs et victimes. 


Pour soutenir nos projets : www.coeurdeforet.com/noussoutenir   





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