En 10 ans, le prix de la vanille a été multiplié par 10. Alors qu’il était de 60€ le kg en 2008, il explose à 650€ le kg en 2018. La vanille devient la 2e épice la plus chère au monde. Mais qui fixe les prix ?
Madagascar, premier producteur mondial, tient un rôle majeur dans les fluctuations des prix. Généralement, les négociants de grands groupes agro-alimentaires s’y rendent pour fixer directement le prix au kilogramme avec les collecteurs locaux.
Suite à l’explosion des prix, de nombreux pays se sont lancés dans cette course intensive de production de vanille. L’Indonésie, l’Ouganda, le Mexique, les Comores… longue est la liste des pays producteurs. Mais la renommée mondiale de l’épice est-elle la seule responsable ?
L’une des raisons cachées, son prix élevé, qui fait de la filière un moyen facile de spéculer et blanchir de l’argent. De plus, de grands opérateurs accumulent du stock et surenchérissent abusivement sur le prix de la vanille. Ils peuvent alors maximiser leurs profits en débuts de saison. Mais lorsqu’ils n’écoulent pas tout leur stock, ils bloquent le marché en arrêtant d'acheter. Les prix chutent en conséquence de manière catastrophique, et les producteurs sont les premiers impactés.
Les conséquences pour les producteurs
Pour stabiliser les prix, Madagascar fixe en 2019 un prix plancher de 350$ le kg. Mais dans les autres pays, le marché n’est toujours pas régulé et les producteurs restent vulnérables. Les conséquences pour eux sont multiples. Le plus souvent, ils sont contraints de récolter trop tôt. Ils peuvent alors profiter des prix hauts proposés et éviter les vols de leurs gousses directement sur les lianes. Cependant, le ramassage des gousses pas assez matures, impacte grandement la qualité de la vanille et maintient tout de même certains producteurs dans la précarité.
En parallèle des modes de productions naturels, d’autres modes de culture se sont développés, au détriment de la forêt. On retrouve celle semi-intensive, qui vient en complément d’une autre culture : généralement de la canne à sucre, qui lui servira de tuteur. Puis, la culture intensive, où les vanilliers poussent sur des tuteurs en bois, dans des bacs de substrats demandant une irrigation régulière. Pour produire plus facilement et obtenir un rendement supérieur, ces cultures intensives se multiplient. Les forêts sont remplacées par des parcelles de cultures plus rapides et moins couteux.
Pour une vanille équitable, un projet durable en Indonésie
Pour aider cette filière en souffrance, Cœur de Forêt a initié une filière équitable de vanille implantée en Indonésie sur notre projet Flores. Nous y appuyons des dizaines de producteurs de vanille grâce à un suivi technique régulier. Les producteurs reçoivent des fiches techniques en indonésien afin d’améliorer leur pratique et former les nouveaux producteurs qui le souhaitent.
Pour protéger le territoire local, nous les accompagnons vers des modes de cultures naturels et respectueux des arbres. Afin qu’ils puissent s’entraider, les producteurs se fédèrent autour de l’organisation : Puge Figo, la coopération des producteurs locaux. Les membres peuvent ainsi se transmettre leurs informations et connaissances sur la culture, et redistribuer leurs boutures en cas d’excédent. Enfin, pour assurer aux producteurs un revenu minimal, les lots de gousses sont achetés à un prix au-dessus du marché, qui leur garantit des revenus suffisants.
Et aujourd'hui, votre gourmandise peut les aider ! Cœur de Forêt vous propose de soutenir le projet Indonésie, et aider les producteurs à adopter des modes de cultures durables. Pour ce faire, nous avons lancé une opération de crowfunding : faites un don et recevez des gousses de vanille. Un moyen de contribuer à faire avancer le projet, tout en goûtant à une vanille équitable et durable.
Plus d'informations sur cette campagne sur notre page dédiée.
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