En cette Journée internationale des droits des femmes, l'histoire de Florine Rasoafaniry, présidente de la coopérative Equimada à Madagascar, résonne comme un symbole d'espoir. Son engagement et son combat pour l'émancipation des femmes dans le monde agricole malgache inspirent et donnent la force de croire en un avenir plus juste et plus égalitaire.
La place de la femme dans le paysage agricole malgache.
Le travail agricole à Madagascar se fait principalement à la main. Les paysans, hommes et femmes, utilisent leurs outils pour planter, désherber et récolter. Un travail difficile, physique et épuisant. Malgré leur participation aux tâches des champs, les femmes ne sont souvent pas impliquées dans les décisions concernant les semences à planter ou les pratiques à adopter.
Une étude sur le rôle des femmes dans les exploitations agricoles et les organisations de producteurs, réalisée par le Fert Agricole, souligne que la division traditionnelle des rôles entre hommes et femmes persiste dans les zones rurales de Madagascar. Les femmes assument essentiellement les activités reproductives, tandis que les hommes sont plus présents dans les activités communautaires et politiques. « La revue de la littérature ainsi que les focus groups et entretiens avec les ménages dans le cadre de ce diagnostic montrent en général que la division traditionnelle des rôles et attributions entre les hommes et les femmes persiste dans les zones rurales visitées, à savoir : une prise en charge des activités reproductives essentiellement par les femmes ; un partage des activités productives entre les hommes et les femmes ; et une participation plus marquée des hommes aux activités communautaires et politiques ».*
Le travail des femmes ne se résume pas à leur implication dans les champs. Elles sont les piliers de la famille, assumant la charge des tâches domestiques et veillant au bien-être de leurs proches.
L’importance de la voix des femmes !
Soutenir l'autonomisation des femmes n'est pas seulement une question de justice sociale, c'est aussi une nécessité urgente face au changement climatique.
Les femmes sont les plus durement touchées par les effets du changement climatique. Elles représentent 70% des personnes vivant dans la pauvreté et sont plus vulnérables aux catastrophes naturelles, aux pénuries d'eau et à la perte de biodiversité.
En Afrique subsaharienne, par exemple, les femmes produisent 80% de la nourriture, mais elles n'ont accès qu'à 10% des terres. Cette situation les rend encore plus sensibles aux changements climatiques qui affectent la production agricole.
Paradoxalement, les femmes jouent un rôle crucial dans la préservation de l'environnement. Elles sont souvent les gardiennes des savoirs traditionnels en matière de gestion des ressources naturelles et d'agriculture durable.
En investissant dans l'éducation, la formation et l'autonomisation économique des femmes, nous pouvons leur donner les moyens de faire face au changement climatique et de contribuer à la construction d'un avenir plus durable.
Des études ont montré que l'augmentation de 10% du revenu des femmes peut entraîner une réduction de 12% de la malnutrition infantile. De plus, les femmes sont plus susceptibles que les hommes de réinvestir leurs revenus dans la famille et la communauté, ce qui a un impact positif sur le bien-être général.
Comment accompagner l’émancipation des femmes à Madagascar ?
Il est essentiel de reconnaître l'importance de la voix des femmes. Equimada, la première coopérative mise en place par Cœur de Forêt, compte désormais un nombre égal d'hommes et de femmes parmi ses membres. Tous les postes décisionnels du conseil d'administration sont occupés par des femmes. En tant que présidente, Florine coordonne les activités de la coopérative et représente ses membres lors de réunions avec des institutions publiques et d'autres partenaires.
Florine, bénéficiaire et membre d'Equimada depuis 6 ans, partage son expérience du rôle des femmes à Madagascar et de son propre rôle au sein de la coopérative :
« Au sein de notre coopérative, tout le monde est décisionnaire et les femmes participent beaucoup en proposant des idées. Puisque tous les membres de la coopérative bénéficient des mêmes droits, nous recevons tous une rémunération à parts égales. La liberté d’expression et le droit de veto pour tous, qu’on soit homme ou femme nous poussent nous les femmes à participer davantage au sein de la coopérative. Avoir rejoint la coopérative m’a permis de bénéficier de nombreuses formations. J’ai pu également acquérir ma petite ferme d’élevage de bétail, de poules et de porcs, et j'ai pu aider financièrement la famille. »
L'autonomie financière est en effet un puissant moteur d'émancipation.
Soutenez l'émancipation des femmes à Madagascar en faisant un don à Cœur de Forêt ou en parrainant un Kit arbre à Madagascar.
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