Lorsque nous rĂ©flĂ©chissons aux moyens de prĂ©server la biodiversitĂ©, nous ne limitons pas notre rĂ©flexion Ă la plantation dâessences vĂ©gĂ©tales. Nous devons apprĂ©hender lâensemble de lâĂ©cosystĂšme dans lequel la ou les plantes Ă©voluent pour construire une stratĂ©gie globale et cohĂ©rente. Et cela passe Ă©galement par les modes de reproduction de cette plante. Saviez-vous que 80 % des plantes Ă fleurs doivent ĂȘtre pollinisĂ©es pour se reproduire ?
Lâabeille domestique occidentale, premier pollinisateur dâĂ©levage dans le monde
L'abeille domestique occidentale est lâune des principales actrices de cette pollinisation. Lâhumain a placĂ© cette abeille en premiĂšre place sur la liste des pollinisateurs dâĂ©levage en lâessaimant dans 81 millions de ruches partout dans le monde. De maniĂšre sous-jacente, ce chiffre dĂ©nonce la surreprĂ©sentation de lâabeille occidentale dans les pays dâoĂč elle est originaire, et surtout dans les pays oĂč elle a Ă©tĂ© introduite. De quoi questionner notre dĂ©pendance Ă cette unique espĂšce dâabeille...au dĂ©pit dâautres pollinisateurs ?
Les abeilles indigÚnes, indispensables pour préserver les essences végétales endémiques
Vous voyez oĂč nous allons vous amener ? Oui, nous allons bien vous parler de mĂ©liponiculture. En AmĂ©rique du Sud lâhumain tisse des liens avec les abeilles mĂ©lipones depuis lâĂšre Maya. Au fil des annĂ©es et avec lâaide de la mondialisation, les apiculteur·ices·s locaux se sont tourné·e·s vers les abeilles importĂ©es, capables de produire de grosses quantitĂ©s de miel.
En plus de cet abandon, les abeilles mĂ©lipones sont devenues des victimes collatĂ©rales dâautres activitĂ©s agricoles. Lâutilisation de produits chimiques (pour la culture de coca notamment) qui en plus de dĂ©truire les sols, frappe considĂ©rablement les essaims. La dĂ©forestation dĂ©truit Ă©galement les habitats des pollinisateurs sauvages.
Ce chamboulement des populations de pollinisateurs sauvages vient largement impacter les Ă©cosystĂšmes. Pourquoi ? Si les abeilles occidentales sont utiles pour fertiliser les vĂ©gĂ©taux, les pollinisateurs endĂ©miques sont essentiels pour prĂ©server la biodiversitĂ© locale ! Les abeilles mĂ©lipones par exemple, sont des expertes dans la pollinisation de plantes indigĂšnes, critĂšre indispensable pour maintenir l'Ă©quilibre de nos Ă©cosystĂšmes. Une Ă©tude menĂ©e en 2020 a notamment prouvĂ© que la prĂ©sence dâabeilles mĂ©lipones Ă proximitĂ© de parcelles agricoles pouvait augmenter de 50% de rendement du âcamu-camuâ, une baie exotique du PĂ©rou.
La mĂ©liponiculture, une solution pour faire coexister humain et respect de lâenvironnement
La mĂ©liponiculture offre ainsi un double avantage. Elle apporte une nouvelle source de revenus Ă©quitables aux apiculteur·ice·s appuyé·e·s en les sensibilisant Ă lâimpact de la dĂ©forestation et des pesticides. Puis, en prĂ©servant ces abeilles endĂ©miques elle amĂ©liore la biodiversitĂ© locale. Câest pourquoi, sur notre projet Bolivie, nous avons choisi dâadopter une vision globale qui associe apiculture et rĂ©gĂ©nĂ©ration des Ă©cosystĂšmes forestiers.
Nous intĂ©grons mĂȘme les besoins alimentaires des abeilles mĂ©lipones dans notre stratĂ©gie de plantation. Au fil du dĂ©veloppement de notre projet, nous connaissons de mieux en mieux les plantes pollinisĂ©es par ces abeilles. Ainsi, nous pouvons intĂ©grer ces essences chez les apiculteur·ice·s que nous accompagnons.
La mĂ©liponiculture est lâune des portes qui nous conduira vers cette coexistence harmonieuse entre l'humain et son environnement.
Vous aussi, soutenez cette activitĂ© qui prĂ©serve la biodiversitĂ©, favorise la rĂ©gĂ©nĂ©ration des Ă©cosystĂšmes et garantit une source de nourritures aux populations. Jusquâau 11 octobre 2023, tous vos dons sur cette campagne sont doublĂ©s par le collectif du 1% for the Planet ! Participez Ă notre collecte đ
Sources : CNRS, IPBES, Etude âAsociaciĂłn entre abejas sin aguijĂłn (Hymenoptera: Apidae: Meliponini) y camu camu (Myrciaria dubia: Myrtaceae) en la AmazonĂa peruanaâ Cesar Delgado, Claus Rasmussen1 y Kember MejĂa.