Qu’est-ce que la forêt nous murmure ? Les 3 types de diagnostics réalisés sur notre projet Cœur de Forêt
- Tiphanie David
- il y a 3 jours
- 3 min de lecture
Chez Cœur de Forêt, nous avons appris à écouter les forêts. Pas avec des oreilles, mais avec des yeux, des mains et de la science… Nos projets commencent toujours par une écoute attentive du terrain. Mais… comment écoute-t-on un arbre ? Et que signifie « écouter une forêt » ?
Pour nous, cela passe par une étape essentielle : le diagnostic.
Qu’est-ce qu’un diagnostic, au juste ?
D’après le dictionnaire :
C’est l’identification (d’une maladie, d’un état) à partir de ses symptômes.
Au figuré, c’est une hypothèse tirée de l’analyse de signes.
Pour nous, c’est un mélange des deux. Chaque forêt est vivante, unique. Et chaque propriétaire arrive avec ses propres questionnements. Il n’y a pas de grille unique, pas de méthode toute faite. C’est ce qui rend notre manière de faire des diagnostics si particulière.
Sur Google, vous trouverez des méthodes en 3, 4, 5 ou même 8 étapes… Chez nous, les étapes s’adaptent au terrain, à l’humain, et à l’histoire de la forêt.
1. Le diagnostic forestier : connaître ma forêt
Le diagnostic forestier, c’est le point de départ. C’est lui qui guide tout le reste. Et il passe forcément par l’analyse des sols.

Le saviez-vous ?
Un sol compacté peut freiner le développement des racines, réduire l’accès à l’eau et aux minéraux, et affecter la biodiversité ? Le sol est bien plus qu’un simple support pour les arbres : il est le cœur vivant de la forêt, influençant directement sa santé et sa résilience.
Nous commençons toujours en lien direct avec les propriétaires forestiers. Pour mieux comprendre les sols, nous « carottons » la terre, nous analysons les couches, nous testons le pH… Est-il acide, sablonneux, riche en matière organique ?
Pour aller plus loin, lisez notre Guide des sols.
Et ce n’est pas tout : sur une même parcelle, il n’est pas rare de découvrir plusieurs forêts ! Oui, car l’altitude, l’exposition au soleil, ou encore le passage d’animaux peuvent tout changer. Une fois que nous connaissons le type de forêt, nous pouvons proposer des actions cohérentes et adaptées.
Une fois le diagnostic forestier réalisé, nos techniciens décident s’il est pertinent de compléter l’analyse avec un autre type de diagnostic.
2. Le diagnostic faunistique : pas à pas, comprendre la faune

Le saviez-vous ?
Un simple muret de pierres peut trahir la présence de rongeurs ou de serpents ? Que de la végétation couchée peut indiquer le passage régulier d’un animal ? Le pistage est un véritable outil de lecture du paysage.
Chez certains bénéficiaires que nous accompagnons, ces diagnostics ont permis de révéler des enjeux inattendus. C’est Francis Collié, président de l’association Je Suis la Piste, qui est notre pisteur animalier. Passionné, précis, il analyse chaque trace avec une acuité remarquable. Il est le mieux placé pour identifier les espèces présentes et orienter les usages possibles.
3. Le diagnostic botanique : lire la végétation
Enfin, dans certains cas, notre équipe mobilise un expert en botanique, notamment pour les zones spécifiques comme les pelouses sèches ou les zones humides. Ce diagnostic nous permet de mieux comprendre la composition végétale de la forêt et ses dynamiques.

Le saviez-vous ?
En zone humide, certaines espèces végétales rares ou protégées peuvent disparaître si la forêt s’installe. À l’inverse, maintenir un milieu ouvert (en fauchant ou en pâturant) permet à une biodiversité précieuse de se maintenir. Grâce à ces observations, nous pouvons proposer de rouvrir ou, au contraire, de laisser évoluer certains espaces forestiers.
C’est Caroline Farvacques, de Primula FlorHab, notre botaniste, qui réalise ces diagnostics. Elle observe si un sol est engorgé de manière prolongée, si une fauche annuelle est pertinente, ou s’il vaut mieux laisser une prairie évoluer vers la forêt. Par exemple, chez un propriétaire, la question se posait de mettre en pâture une forêt : Caroline a apporté son expertise pour comprendre la végétation et prendre la bonne décision.
Chaque forêt est un monde à part entière. Nos diagnostics – forestier, faunistique, botanique – sont là pour mieux comprendre avant d’agir, avec humilité et précision.
En 2024, nous avons réalisé le diagnostic de 284,56 hectares de forêts, avec une moyenne de 6,94 hectares par forêt. En 2025, nous souhaitons faire 50 diagnostics forestiers. Aidez-nous à atteindre cet objectif.
Parce qu’écouter une forêt, c’est d’abord apprendre à la lire. Soyez, vous aussi, gardien de la forêt de la forêt française, soutenez les forêts françaises.