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  • Photo du rédacteurAlice Gontier

[Rapport 2017] L'apiculture a toujours la côte en Bolivie

Dernière mise à jour : 5 mai


Contexte

La Bolivie connait une très forte diversité de climat se manifestant par des successions de strates écologiques allant des plaines arides de l’Altiplano, aux sommets enneigés à 6000 mètres d’altitude en passant par les vallées tropicales. La région des Yungas, lieu d’implantation du projet est considérée comme un Hot Spot car elle concentre 50% de la biodiversité du monde. On y retrouve notamment des orchidées uniques au monde. Les fruits tropicaux, le café, la coca, le cacao et le tabac y trouvent des conditions optimales pour s'épanouir, grâce au climat chaud et humide et aux précipitationsabondantes. Les extractions minières y sont également monnaie courante et peu encadrées, menant souvent à l’élargissement des lits de rivière et la pollution des cours d’eau. A cela s’ajoute l’absence d’un système de gestion des déchets, contribuant à son tour à la pollution de l’environnement local. La région des Yungas a également été en proie au trafic de bois précieux à l’image du Mara (Swieteniamacrophylla), que l’on retrouve sur la liste rouge des espèces de l’IUCN et qui a presque disparu de la région. La déforestation suit également une augmentation fulgurante dans la région, alors que 12 000 ha de forêt disparaissaient entre 2000 et 2005, 35 500 ha ont été rayés de la carte entre 2005 et 2010.

Cependant, la culture traditionnelle et principale de la région est la coca, plante exigeante qui cause de nombreuses problématiques environnementales. Cultivée en monoculture, la coca appauvrit fortement ses sols d’implantation causant une érosion de ceux-ci et pouvant aller jusqu’à des glissements de terrain. Bien que son espace de culture soit légalement limité, la coca pousse tout de même les producteurs à abandonner les sols appauvris et à pratiquer le défrichage de parcelles forestières suivi de brûlis afin d’en perpétuer la culture. La région de Las Yungas est toutefois connue pour être la zone de production traditionnelle de la coca, sa production servant essentiellement à la consommation légale des populations. Il reste certain que des quantités non-négligeables de coca sont détournées par le narcotrafic.

La Bolivie connait encore un IDH (Indice de Développement Humain) moyen stable de 0,675 en 2012, mais les disparités sont fortes entre milieu rural et citadin. Le fort développement économique de la capitale économique La Paz, contraste fortement avec le manque d’investissements infrastructurels en milieu rural. Sa situation d’enclavement, couplée à une faible capacité de production de biens de première nécessité représentent un handicap pour son développement. De nombreux produits étant importés, les prix s’en trouvent impactés à la hausse.

Dans ce contexte, l’association Cœur de Forêt vise, sans la remplacer totalement, à apporter des alternatives concrètes à la culture de coca et se doit également de prendre en considération les intérêts financiers