L’apiculture que nous connaissons en France est différente des apicultures pratiquées dans d’autres pays. Quand nous allons à la rencontre des apiculteurs appuyés sur notre projet Cœur de Forêt Bolivie, en se baladant à travers les ruche, nous pouvons apercevoir deux espèces d’abeilles bien distinctes.
- Le mélange d’Apis mellifera ligustic et Apis mellifera scutellata : loin de celle qui rôde autour de nos déjeuners d’été, ce croisement d’abeille qui se trouve sur notre projet Cœur de Forêt Bolivie possède un abdomen volumineux et velu. Cette remarquable butineuse est le fruit d’un croisement entre des abeilles d’Europe (Apis mellifera ligustica) et des abeilles d’Afrique (Apis mellifera scutellata), on dit que ce sont des abeilles africanisées. Ces abeilles hybrides sont particulièrement agressives, mais étant plus robustes, elles résistent mieux aux maladies. Ce croisement a été créé pour produire plus de miel en zone tropical.
- Tetragonisca angustula, également connue sous le nom d'abeille jatai, est une espèce d'abeilles mélipones : nous la rencontrons dans les régions tropicales ou subtropicale. Originaire d’Amérique du Sud, elle a la particularité de ne pas posséder de dard, ce qui la rend extrêmement sociale auprès des humains puisqu’elle ne pique pas. Fortement appréciée pour les propriétés curatives de son miel, il est plus habituel de trouver son miel dans le rayon santé que dans le rayon alimentaire. Historiquement, son miel était utilisé par les Mayas pour soigner les problèmes de peau et de rétine. Plus riche en eau (de 27 à 34 %) et moins concentré en sucre, son goût est plus acide et liquoreux ce qui lui donne un caractère plus luxueux.
Si les ruches de l’Apis mellifera ressemblent à celle que nous trouvons en France : c’est-à-dire composé de rayons formés par des cellules hexagonales de cire d’abeille. La structuration du nid des mélipones ressemble à une éponge de mer. À l’intérieur le leur nid se trouve deux types d’alvéoles ! Celles qui servent d’habitation aux abeilles et celles qui servent de stockage pour le miel. Les alvéoles qui contiennent le miel vont comporter les points blancs à leur surface tant que le miel n’est pas mûr.
Sur notre projet Cœur de Forêt Bolivie, Limber Nova, notre responsable mélipone, apprend à nos bénéficiaires comment élever ces mélipones dans des caisses rectangulaires faites en bois. Les mélipones construisent leur nid à l’intérieur, ce qui optimise la production et la récolte du miel.
La récupération du miel mélipone est plus minutieuses que celui du miel d’Apis mellifeira, car nous venons avec une pipette chercher le miel dans chaque alvéole. Alors qu’une ruche classique produit 25 kg de miel une ruche mélipone produit environ 300 mL de miel, une faible quantité qui se vend à prix d’or.
En termes d'organisation interne, les colonies d'Apis mellifera ont une hiérarchie sociale très structurée, avec une reine qui pond des œufs et dirige la colonie, des ouvrières qui s'occupent de la collecte de nourriture et des soins aux larves, et des mâles qui se reproduisent avec la reine. Les colonies de Tetragonisca angustula, en revanche, ont une structure sociale plus flexible, avec des ouvrières qui peuvent remplir des rôles différents au cours de leur vie et une reine qui n'a pas une domination complète sur la colonie.
Ces différences dans la taille, la forme et l'organisation des ruches d'Apis mellifera et de Tetragonisca angustula reflètent des adaptations différentes à leurs environnements et modes de vie respectifs, et ont des implications pour leur gestion et leur utilisation par les humains.
Comments