Dans quelques jours, des milliers de Français célébreront la Chandeleur, une fête qui ne date pas d’hier. Historiquement, la date du 2 février marque la fin de l’hiver et donc le retour du travail agricole. Pour célébrer cette reprise, les paysans préparaient des crêpes, en utilisant la farine excédentaire de l’année précédente. Mais en plus de cuisiner des crêpes, la condition sine qua none pour une Chandeleur réussie, c’est de les faire sauter ! Incarnant la fertilité des récoltes passées, ces disques de pâte promettent une année prospère lorsqu’on les fait tournoyer. Pour une année 2024 fructueuse, réservez votre 2 février : faites sauter la crêpe avec votre main droite tout en tenant une pièce de monnaie dans votre autre main !
Vendredi près de 90% des Français joueront aux acrobates pour déguster en moyenne, 5 crêpes par personne. Qu’elles soient faites maison ou achetées chez nos commerçants, des milliers de litres de pâte à crêpes couleront à flots. Mais connaissez-vous l’impact de cette fête de l’abondance et de son emblématique pâte à crêpes ?
Pour réaliser une pâte à crêpes, on ne manque pas d’idées. Sur internet, des centaines de recettes vous permettent de réaliser des crêpes « gourmandes », « rapides » ou même « inratables ». On retrouve généralement les mêmes ingrédients : du lait, des œufs, de la farine, de la vanille. Et elles seront majoritairement garnies de pâte à tartiner ou de chocolat. Derrière ces ingrédients devenus incontournables ? Un impact important sur la déforestation mondiale.
Les ingrédients qui transportent de la déforestation importée jusque dans nos crêpes
Dans le monde, 40% de la déforestation mondiale est due à l’agriculture commerciale. Concrètement, des forêts tropicales sont détruites pour produire des denrées agricoles qui sont ensuite exportées vers des pays comme la France. À notre niveau, c’est donc une déforestation importée sur notre territoire. Vous nous voyez venir ?
Cette déforestation importée se retrouve dans nos assiettes, et notamment dans certains ingrédients de notre pâte à crêpe traditionnelle. Nous participons donc indirectement à la déforestation, à des milliers kilomètres de chez nous. À l’occasion de la Chandeleur, profitons de ce moment idéal de partage pour réfléchir à nos consommations avec nos proches. Aujourd’hui, nous vous proposons de découvrir le lien entre ces différents ingrédients et la déforestation. Prendre conscience de l’impact de notre alimentation, c’est la première étape pour trouver des alternatives qui ne détruisent plus les forêts !
Derrière les œufs et les produits laitiers se cache le soja :
1ʳᵉ cause de déforestation importée en France. Et pourtant, peu de français l’inscrivent sur leur liste de courses. En réalité, elle sert à nourrir nos élevages. 50 % du soja importé en Union Européenne est destiné́ à l’alimentation des élevages de volaille (poulets de chair et poules pondeuses) et 23 % du soja importé en Union Européenne est destiné à l’alimentation de l’élevage bovin (vaches laitières et bovins allaitants).
La garniture de nos crêpes, entre pâte à tartiner et chocolat fondu :
Chaque année, environ 3 millions de tonnes de chocolat sont consommés dans le monde, dont 60 % en Europe. La culture de cacao est l’une des principales causes de déforestation dans le monde, derrière l’élevage bovin, la culture du soja et la production d’huile de palme. On estime que sa culture a détruit une surface équivalente à la taille de la Belgique entre 1998 et 2008.
Malgré une forte médiatisation de l’impact néfaste de l’huile de palme ces dernières années, les leaders de la pâte à tartiner continuent d’utiliser cet ingrédient. 40 % de la production d’huile de palme génère de la déforestation illégale, responsable de la disparition des forêts tropicales en Asie du Sud-est, notamment Indonésie et Malaisie.
Les solutions pour une pâte à crêpes zéro déforestation ?
Minimisez les produits importés et sans labels bio, ni équitable : Œufs, laits et cacao sont des produits du quotidien. Difficile de s’en passer, mais il est possible de sélectionner des produits avec un impact moindre.
Pour les produits importés tels que le cacao, afin de minimiser son empreinte forêt, privilégiez les marques apportant des garanties environnementales suffisantes (ex : Rainforest Alliance, UTZ, etc.), issues du commerce équitable.
Quant aux produits animaliers, pour éviter la déforestation, choisissez du lait et des œufs bio. La réglementation biologique interdit de nourrir les animaux avec des aliments OGM. Or, savez-vous que la grande majorité du soja cultivé au Brésil est issu de semences transgéniques (OGM) ? Une solution détournée mais efficace pour éviter de consommer des œufs ou du lait alimentés par le soja brésilien. Une autre solution « cruelty free » (sans exploitation animale), ce sont les alternatives végétales : boissons à base d’avoine, de cajou, de riz, d’amandes et bien d’autres. Il y en a pour tous les goûts pour remplacer le lait de vache. Et pour les œufs, il existe aussi des alternatives vegan ou quelques recettes à la fécule de maïs pour lier votre pâte.
Enfin, dur de rayer la vanille de sa liste de courses. Souvent cultivée de manière intensive, s’avèrent aussi gourmandes pour votre pâte à crêpes que pour les forêts à Madagascar. Découvrez les dérives de la filière mondiale de vanille, ainsi que les solutions pour une vanille éthique sur notre article dédié.
Pour une chandeleur réussie, découvrez notre recette de pâte à crêpes zéro-déforestation avec des gousses de vanille éthique !
Pour surprendre vos convives à la Chandeleur avec une pâte à crêpes originale, nous venons à votre rescousse ! Découvrez cette recette dans notre article dédié. Et pour réaliser une pâte à crêpes au bon goût de vanille, nous vous proposons également de commander la vanille équitable produite sur notre projet en Indonésie. En faisant un don sur notre crowdfunding vous recevrez en contrepartie des gousses de vanille.
Plus d'informations sur cette campagne sur notre page dédiée.
Sources : Rapport de l’Empreinte Forêt des français . Envol Vert, 2018, Etude Opinon Way, novembre 2016
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