[Rapport] Bilan 1er semestre 2018 à Madagascar Masoala
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  • Photo du rédacteurAlice Gontier

[Rapport] Bilan 1er semestre 2018 à Madagascar Masoala


Le projet Coeur de Forêt Masoala se situe au Nord-Est de Madagascar. Il s’étend sur l’ensemble de la commune d’Ambohitralanana (50 km au Sud de la ville d’Antalaha) et en particulier sur l’axe fluvial de l’Onive situé à la périphérie nord du Parc de Masoala, plus grand parc national malgache et abritant une biodiversité particulièrement riche. Le projet se concentre plus particulièrement sur les villages situés entre Ambatobe et Anjia. Le Parc National de Masoala, créé en 1990, a permis de préserver une zone de 230 000 ha et de mener plusieurs recherches sur la faune et la flore (à l’image de l’expédition du Radeau des Cimes en 2001 menée par Francis Hallé). Cependant, depuis 2009, le Parc et les abords du Parc subissent une très forte pression humaine pour l’exploitation de bois précieux (bois de rose, bois d’ébène, palissandre notamment) et pour la culture de tavy (culture mixte de riz et fruits sur colline par brûlis). Chaque année de grandes surfaces supplémentaires sont défrichées, surfaces destinées à la culture du riz sur brûlis. Ainsi de 1950 à 1991, la forêt autour du fleuve l’Onive est passé de 20 405 hectares à 16 803 ha et d’ici une dizaine d’années l’intégralité des forêts situées hors du Parc auront disparu. Région historique de production de vanille bourbon, la presqu’île vit également au rythme de la fluctuation artificielle des prix, rendant d’une année sur l’autre la filière attrayante avec des prix de vente élevés, tantôt sans intérêt au vu des faibles cours. Dès lors, le projet entend développer des alternatives économiques viables en proposant un schéma visant à valoriser produits forestiers non-ligneux, par la mise à disposition de moyens de valorisation : hangar de séchage, alambic pour la production d’huile essentielle, presse végétale pour la production d’huile végétale. Le projet entend également appuyer la structuration des producteurs et des filières afin de pérenniser les alternatives économiques développées.

REFORESTATION / PRÉSERVATION

La saison de plantation à Masoala est répartie sur deux périodes : de décembre à mars, puis durant les mois de juillet-août. En ce début d’année les plantations ont donc déjà débuté avec 700 plants de « 4 épices » (Pimenta officinalis) sur les terrains situés chez les producteurs membres de la coopérative Masoala Arômes (Tombotsara et Lélin) mais également directement sur le terrain de la coopérative. À cela s’ajoute 1 200 plants forestiers chez Clérin, autre producteur membre de la coopérative, 250 girofliers (Syzygium aromaticum) et 3 000 plants de Patchouli (Pogostemon cablin) sur le terrain de la coopérative. Les pépinières abritent les jeunes plants qui seront plantés en juillet-août ou au mois de décembre : 3 600 plants forestiers de Hintsy (Intsia bijuga), de Nanto (Faucherea) et de Bois d’ébène (Diospyros) ainsi que 250 girofliers, 5 000 plants de Cacao (Theobroma cacao). L’objectif de plantation de 11 000 arbres en 2018 sera ainsi atteint.

CYCLONE / ELIAKIM

Le cyclone Eliakim (mars 2018) a abimé une centaine de Cacao, dû à la chute de branche d’Albizia mais rien de comparable avec Enawo (mars 2017) où une perte de 30% au moins sur les plantations de Cacao de la coopérative Masoala Arômes avait été constatée. Des dégâts ont été causés sur le mur de soutainement en lien avec la turbine hydroéléctrique du village. Celui-ci a pu être remis en état. Les berges du fleuve Onive ont quant à elles été bien attaquées. La crue est impressionnante et le manque d’arbres en bord de rivière rend les sols très vulnérables à ce type d’événements climatiques extrêmes.

Rondes forestières

4 rondes de surveillance par mois sont organisées au sein de la réserve forestière de Sahafary. L’impact est réel car elles permettent d’éviter les coupes franches en forêt. Cependant, elles n’empêchent pas les coupes sélectives pour les planches et bois de construction. Malheureusement, la zone de Masoala est devenue le centre principal de prélèvement sélectif. Toute la zone Nord de l’île jusqu’à Diego s’y approvisionne. Cette situation devient inquiétante car elle engendre l’augmentation du prix du bois. En revanche, cela motive les communautés à s’engager dans la plantation d’arbres forestiers. Les rondes représentent toujours des opportunités de poursuivre la prévention des brûlis et la sensibilisation des populations locales, afin de lutter contre ces techniques dévastatrices.

APPUI PRODUCTEURS / VALORISATION

Afin d’encourager l’autonomisation de la coopérative, la formation des membres se poursuit avec des thématiques administratives et relatives aux démarches d’expédition des produits collectés, notamment pour la résine de Canarium (Canarium madagascariensis). 4 réunions des membres ont également eu lieu depuis le début de l’année pour aborder ces sujets d’autonomisation. L’augmentation des ventes et le développement de nouvelles activités concernant le Patchouli (Pogostemon cablin) ont également été évoqués, avec un objectif annoncé de 5 000 plants pour l’année 2018.

435 kg de résine de Canarium ont été expédiés cette année vers la France. 66,3 kg de fèves de Cacao séchées ont été produits, dont 52 kg ont déjà été vendus. Des tests de production sont menés sur l’huile essentielle de “4 épices” et l’huile essentielle de Patchouli. Une nouvelle production est actuellement en cours pour affiner la qualité. 22 kg d’huile végétale de Moringa (Moringa oleifera). 170 personnes ont pu être raccordée au réseau électrique et 2 personnes ont eu la possibilité d’installer un congélateur, permettant ainsi la commercialisation de boissons glacées dans le village. De plus, 67 blocs de glace ont été produits entre Janvier et Mai 2018.

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